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25 nov. 2013

DIY : Et si on consommait différemment ?

Amis du jour, bonjour. 

Aujourd'hui et pour changer, c'est un vrai article que je vous ai pondu, avec plus de texte que de photos, parce que j'ai envie de parler de choses un peu sérieuses. J'ai déjà abordé le sujet quelques fois en passant, mais je n'ai jamais trop approfondi : le DIY, pour moi, c'est plus qu'un loisir.

Généralement, quand on dit DIY, "Do It Yourself", on pense loisirs créatifs, travaux manuels, fimo, pelotes de laines, déco, jolies guirlandes, cartes de vœux et tutti quanti. On pense joli, agréable, sympa, loisir. Passe-temps. Effet de mode aussi, au vu de tous les blogs qui fleurissent (dont je fais partie) , des box, des sites de vente en ligne, des salons etc qui ont vu leur nombre exploser ces derniers temps. On pense éventuellement récup, écolo, commerce équitable.
Mais on pense rarement engagement politique, anti-capitalisme, milieu underground.

Alors qu'à la toute base, le DIY, c'est ça. A la toute base, le DIY, c'est un mouvement underground, associé au milieu punk ( Allez lire cet article pour en savoir un peu plus , et si vous me croyez toujours pas, même wikipédia est d'accord avec moi).



Parce que faire soi-même, c'est ne pas être simplement consommateur : c'est être acteur. C'est refuser de rentrer dans le jeu du consumérisme. C'est choisir de consommer différemment, de manière plus responsable. Plus indépendante. C'est réfléchir. C'est apprendre.
Le DIY, c'est pas seulement les loisirs créatifs, c'est pas juste retaper la lampe rétro chinée à la brocante ou fabriquer des bougeoirs pour la table de noël.
Le terme "DIY", faut pas oublier que c'est "Do It Yourself" et que ça englobe aussi beaucoup d'autres choses, toutes les manières de faire / de consommer différemment, en contournant les multinationales et compagnie :
Les logiciels libres, les hackers, c'est aussi du DIY. L'auto-édition, de livres, de magazines ou de disques, c'est aussi du DIY. Le féminisme, c'est aussi du DIY : apprend à te défendre toute seule, à t'en sortir toute seule, à être indépendante, à être active et pas passive de ce que tu vis. Et j'en passe. Il y a pleinde courants DIY qu'on ne connaît pas, qui ne sont pas à la mode, qui ne font pas vendre de livres et qui sont pourtant la base du mouvement, et qui sont absolument géniaux. Récemment, Tracks à fait un reportage sur les "Makers", des inventeurs fous qui fabriquent tout et n'importe quoi à base de récup, et c'est juste génial !



Le DIY, c'est tout "simplement" les centaines et centaines de solutions qui existent pour ne pas rentrer dans le cycle de consommation de notre société actuelle, c'est se responsabiliser, et c'est aussi et surtout une idée d'indépendance : savoir se débrouiller seul-e ou dans un cercle restreint, local, sans faire appel à de grosses sociétés anonymes. Et moi, cette idée là elle me plaît.
Parce que ça me soûle, et je trouve ça vraiment débile, de devoir balancer mon téléphone qui a moins d'un an parce que le tactile déconne, alors que tout le reste fonctionne parfaitement, mais que c'est moins cher d'en acheter un nouveau avec mes points de fidélité. Ça me soûle de m'acheter une nouvelle machine à café toute neuve même si elle coûte 12€ à carrouf, quand je me dis qu'il y a plein de gens qui ont des cafetières en très bon état qu'ils vendent sur le bon coin. Bref, ça me gonfle d'acheter un truc neuf quand je sais que quelque part, quelqu'un a ce que je cherche et qu'il va peut-être jeter. 
Je trouve ça tout simplement débile, et hallucinant, tout ce qu'on balance parce que ça fonctionne plus très bien / c'est dépassé / On n'en veut plus. Alors que ça peut encore servir. Mais dire que la société de consommation c'est pourri, on est tous d'accords, c'est bien gentil, mais ça ne change pas grand-chose. Alors, j'ai pris une grosse décision.

Ça fait longtemps que j'y pensais, que j'y réfléchissais, et que j'ai même un peu commencé et j'ai décidé de me lancer là-dedans pour de vrai : consommer différemment. De manière plus responsable. Je ne vais pas tout faire en même temps, je vais faire ça par étapes, parce que changer radicalement sa manière de consommer du jour au lendemain, faut pas rêver, c'est foncer dans un bon gros mur de briques.

- La première étape, que j'ai commencé à mettre en œuvre depuis peu : Ne plus acheter du neuf (dans la mesure du possible)
Là, je parle pour tout ce qui est "non-consommable", c'est à dire : L'électroménager ;  les équipement pour la maison divers et variés comme la vaisselle ;  Les chaussures et les vêtements. Aussi les produits de "loisirs" comme les livres, les DVD, un objectif pour mon appareil photo...
Ce que je n'inclue pas : Tout ce qui est consommable, donc la bouffe, les produits d'hygiène (gel douche, brosse à dent...) ; Les sous-vêtements (Oui quand même) 
- La deuxième étape : Consommer local pour les produits frais. Ce qui veux dire que tous les fruits, légumes, oeufs, viandes... Seront achetés au marché, chez les producteurs, dans les petites boutiques au lieu du supermarché.
Ce que je continuerais d'acheter au supermarché (pour le moment) : Tout ce que je trouve pas chez les petits producteurs, l'épicerie sèche comme le sucre, le café, les conserves, et puis tout ce qu'on utilise au quotidien comme le liquide vaisselle, le PQ, le savon, les ampoules...

- La troisième étape (et la plus difficile je crois...)Tous les produits exclus de la liste ci-dessus, essayer de les faire moi-même. Ça marche pour les produits ménagers, les produits d'hygiène. Si ce n'est pas possible, parce que je ne peux pas tout faire et avoir le temps de tout faire, les acheter chez des artisans, des petits producteurs aussi, même si clairement, ça sera plus cher. Mais ça fait partie du jeu. Je me dis que ça va en revanche être impossible pour tout ce qui est ampoules, papier toilette... Le but n'étant pas non plus de vivre complètement coupée de la société. Je vis dans le monde dans lequel je vis, je dois aussi de temps en temps jouer les règles du jeu. (Mais si vous avez des tuyaux, je prends !)

Pour ces trois étapes, je ne me fixe pas encore de délai. La première est déjà adoptée et en cours, je passerais à la deuxième quand la première sera devenue une habitude.

En parallèle de tout ça, choses pour lesquelles je ne me fixe pas vraiment d'étapes mais juste des comportements que je vais essayer d'adopter petit à petit :

- Avoir un potager. Je vis en appart, donc ça sera un micro potager sur mon micro-balcon. J'aimerais bien avoir un jardin partagé, mais pas dans l'immédiat. Je me dis que si je me met trop de pressions / trop de contraintes, je vais juste tout laisser tomber. Et puis je suis pas un super-héros non plus, je ne peut pas TOUT faire moi-même ( ouais je sais je casse un mythe )

- Quand ma chasse d'eau fuit, que je dois faire la vidange de ma voiture, qu'un interrupteur déconne : essayer de le réparer moi-même. Sans me lancer à l'aveugle, en demandant à des gens qui s'y connaissent, en cherchant des tutos sur le net... Faire appel à un spécialiste quand vraiment je sais que je ne pourrais pas faire ça moi-même (parce qu'il faut aussi être intelligent et savoir que justement, on ne peut pas tout savoir.)




- Consommer différemment, c'est pas juste du côté acheteur : c'est aussi donner / revendre / échanger plutôt que jeter. 

ET ENFIN, si ça vous intéresse aussi de consommer différemment, voilà quelques pistes et quelques adresses :

- Tous les sites de petites annonces pour acheter d'occas, comme leboncoin, ebay (quoique ebay me semble de moins en moins intéressant, le nombre de vendeurs pros ayant explosé) Donnons.org aussi, si on est assidus pour récuperer des choses, et si il y a des choses dont vous ne voulez plus mais que vous ne voulez pas / pouvez pas vendre, ça marche très très bien.

- Pour les trocs de services (par exemple, vous êtes expert-e-s en jardinage mais une quiche en bricolage, vous proposez des heurse de jardinage en échange d'heures de bricolage) il y a aussi tout plein de sites comme troc-service, troximity...

- Niveau informatique, les logiciels libres (j'en ai déjà parlé ici) sont efficaces, gratuits, communautaires. Ce sont de réelles alternatives aux systèmes d'exploitations et logiciels payants, réellement efficaces. Je vous renvoie vers la page wikipédia dédiée aux logiciels libres, allez en bas dans la section "quelques exemples" pour connaître plus plus courants.

- Les dépots-ventes (comme Cash express) , Emmaüs, les marchés aux puces...

- Jelouetout, bricolib... Pour louer un karcher à un particulier, plutot que d'en acheter un qui servira tous les 3 ans. 

- Pour les fruits, légumes et produits frais il y a bien sûr les AMAP

- Donner ses vêtements à Emmaüs et autres organisations caritatives, ou organiser des sessions trocs de vêtements dans sa ville > Je sais qu'il existe tout un tas de sites webs qui organisent ce genre d'évènements, mais je ne les ai jamais utilisés donc je ne sais pas trop ce que ça vaut. Je partirais du principe que si c'est gratuit et local, pourquoi pas ; après, si c'est payant ça me dérange. Mais ça reste mon avis. 

- Le troc toujours, pour un peu tout ce dont vous ne voulez plus : myrecyclestuff.com (le site à l'air vraiment génial, mais je ne me suis pas encore inscrite, du coup j'attends de voir) , doncova.fr, le comptoir du troc... 

- Pour apprendre à réparer soi-même son électroménager, il y a les repair cafés !

- Et pour réparer son vélo, sa voiture... Il existe un peu partout des garages associatifs, ou des gens mettent à disposition du matériel et selon les endroits des gens pour vous aiguiller. Cliquez ici pour avoir l'annuaire !

- Souvent, demander autour de soi si quelqu'un connaît quelqu'un qui sait couper les cheveux, qui sait réparer un frigo, qui aurait une bouilloire en rab... C'est suffisant.

- Cherchez les centre sociaux auto-gérés dans votre ville / dans votre région : il y a souvent des débats, des projections, des ateliers autour du DIY (au sens large du terme, vous l'aurez compris) 

- Et puis... Il y a les alternatives qui demandent plus d'engagement, plus de motivation comme récupérer les invendus au marché, faire les poubelles des supermarchés ou des grands magasins. Pas pour récupérer un sandwich moisi, mais parfois pour récupérer des meubles neufs, de l'électroménager à peine abîmé, des invendus. C'est souvent interdit, mais on n'a rien sans rien. A bon entendeu-r-se : vous pouvez aussi voler ce livre . ( C'est une blague. C'est le titre du bouquin. Il est gratuit ) ( Tout n'est pas faisable / d'actualité, mais des passages intéressants ) (Attention c'est en anglais par contre ) 

- Et il y a sans doute plein d'autre pistes, organisations, assos, sites que je ne connaît pas et qui valent le détour donc si vous pensez à quelques choses, dites le moi !

Voilà tout :-) Je vous ferais part petit à petit de l'avancée de ma grande décision. Je me doute que ça ne va pas êtres évident et qu'il va y avoir des ratés, mais je sais que ça peut marcher, parce que ces dernières années, et en particulier ces derniers mois, j'ai changé beaucoup de choses dans ma manière de consommer, donc y'a pas de raisons que je n'arrive pas à continuer dans ma lancée.

J'ai quand même l'avantage d'être entourée de gens qui partagent, à des dégrés d'implication différents, les mêmes idées, donc c'est sûr que ça facilite les choses. De même, je suis jeune, je travaille en indépendant et je n'ai pas d'enfants, donc j'ai le temps de faire certaines choses, et mes décisions n'engagent et n'impliquent que moi, je me doute que ça doit être plus compliqué pour des gens dans des situations différentes. 

Mais si vous avez des idées, des adresses, que vous connaissez des organisations ou que vous avez tout simplement des conseils, je suis très curieuse des les connaître et des les rajouter à ma liste !

Sinon rien à voir, mais je viens de tilter que c'est le 100ème article du blog... Pour un article sur ma grande résolution de consommer différemment, je trouve que ça tombe plutôt bien. Hourra à moi-même ;-)





13 commentaires:

  1. Ton article est très intéressant ! Je me retrouve dans beaucoup de choses dont tu parles, je suis toujours à la recherche d'astuces pour apprendre à consommer responsable. Je suis une grande adepte de la récup' et j'essaie de jeter le moins possible (je préfère transformer, vendre ou donner). On va dire que mes finances étant au plus bas, ça aide beaucoup dans ce genre de résolution. ^^
    Merci pour les adresses, je ne connaissaient pas certaines (dommage, il n'y a pas de garage associatif près de chez moi... )

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  2. Très bon article, qui reflète tout à fait ma pensée :) Et merci pour les plans!

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  3. Pour corroborer ton propos, j'aime aussi faire moi-même pour ne pas continuer à engraisser des multinationales sans scrupules. On connaît tous, ces grandes marques de vêtements pas chers et autres babioles dont nous n'avons pas vraiment besoin. mais entendre un employé de ces grandes marques parler de ses conditions de travail marque encore plus les esprits. Il y a eu vendredi ou samedi dernier un excellent reportage sur France Inter (à podcaster). Et puis lire "vers la sobriété heureuse" de Pierre Rhabi...

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    1. "engraisser des multinationales sans scrupules" héhé c'est tout à fait ça... Tu aurais le lien vers le podcast à tout hasard ?

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  4. Si tout le monde pouvait penser comme ça! J'essais de faire la même chose, je te conseille un livre qui a changé ma vision des choses : 0 déchet de Bea Jonhson.

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  5. C'est un très beau projet. Je suis dans le DIY créatif, mais j'essaie d'aller plus loin aussi, quand je peux. Par exemple là j'ai des soucis avec ma voiture alors j'essaie de bricoler seule... Malheureusement je vais quand même devoir l'emmener au garage car un des soucis est trop important et difficile à régler.
    En tout cas je te souhaite d'atteindre tes objectifs, bon courage à toi.

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  6. pour l'hygiène tu as ça,http://www.mooncup.co.uk/languages/fr/page-daccueil.html
    y'a surement d'autres marques, mais le concept change la vie, et réduit franchement ta conso et tes déchets

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    1. J'ai des copines qui l'utilisent et qui m'en ont dit que du bien, je t'avoue que j'ai encore un peu la frousse mais ça fait partie de mes projets " 3ème étape" !

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  7. J'ai commencé une partie de cette démarche. Je crée mes vêtements à partir de tissus neufs ou de vieilles fripes que je transforme.
    Cette année, j'ai réalisé un potager dans mon jardin. Le résultat est mitigé car je n'ai pas réussi à m'y tenir régulièrement mais mes tomates étaient délicieuses. Les légumes que je n'ai pas récolté sont les pommes de terre et les topinambours. Je les récolterai l'été prochain puisqu'ils vont se re-multiplier.
    Pour les achats, 90% de mes livres sont désormais des occasions et je donne quelques petites choses à Emmaüs une ou 2 fois par an.
    Mon ressenti est que cette démarche est à la fois économique et ludique. Par contre, elle demande de s'y investir régulièrement et d'y passer beaucoup de temps (plus qu'avec le prêt à utiliser).

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  8. salut, consommer différemment, pour ne plus engraisser les multinationales, et savoir ce qu'on achète, c'est une super idée ! Pourtant, dans tes idées, certaines ne répondent pas à ce critère (à mon sens) : réparer ses objets soi même, plutôt que faire travailler l'artisan du coin, ou cultiver tous ces légumes, alors qu'il existe une agriculture à visage humain (bio, AMAP....). Pour ma part, consommer différemment, c'est bien sur acheter ce dont j'ai besoin (ce qui n'est pas toujours le cas, quand on regarde bien), et le plus simple possible (pourquoi acheter des madeleines pour les enfants quand on peut les faire? ) mais c'est aussi privilégier la communauté dans laquelle on vit, en "donnant" du travail à tous ! Personnellement, je fais parfois le choix d'acheter quelque chose que je pourrais faire moi même, s'il est produit par un artisan local, ou une association. Pour moi, c'est une façon active de redistribuer le salaire que j'ai la chance de toucher, sans misérabilisme : je pense que la majorité des gens préfèrent avoir un travail, même difficile, plutôt que de recevoir des aides gouvernementales ou d'asso (mêmes si celles-ci sont infiniment respectables, je ne conteste pas du tout leur actions qui restent malheureusement nécessaires actuellement)....

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  9. C'est une excellente décision! J'essaie de m'y atteler moi aussi. Déjà, je n'achète plus de livres parce que les lire une ou deux fois , puis, les mettre au coin pour ne plus y toucher, ce n'est plus mon truc surtout que je n'ai pas de place où les stocker! Donc, je privilégie les pdf et les bibliothèques et les trocs parce que c'est tout de même plus sympa d'avoir un livre papier dans les mains.
    Y'a des cosmétiques que je vais tenter à en faire moi-même parce que c'est tout de même plus sympa et y'a moins de produits chimiques que chez les grandes sociétés et ce n'est pas testé sur les animaux!
    Sinon, je déteste jeter, c'est pas énomique, ni écologique donc dès que je le peux, je le recycle pour le transformer en des trucs sympas. =)

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  10. De plus en plus de gens en ont comme nous marre de cette société de consommation. Ici on est Amap, vélo, mouchoirs en tissus, cotons-visage en tissu, mooncup (l'essayer c'est l'adopter !),produits ménagers maison (voir le site de Raffa le grand ménage) recyclerie pour donner et acheter, et SEL (système d'echange local) pour échanger des biens et des services et créer des liens. Il y a des SEL dans beaucoup de villes, c'est génial...

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